Les thèmes respectifs du mini-mémoire de groupe :
Groupe ALPHA : "Enjeux maritimes et développement : cas de Madagascar"
Groupe BRAVO : "Société de confiance, société de défiance, développement de Madagascar"
Groupe CHARLY : " Education, le socle de développement"
Le discours de Laius de l’Ambassade des Etats-Unis, parrain de la 12ème promotion
En tant que représentant des Etats Unis d’Amérique, l’Ambassade des USA à Madagascar est par excellence l’institution symbolisant la défense des libertés sous toutes ses formes d’expression, liberté chère aux Américains et dont le droit est inscrit dans la Constitution.
Dans ce sens, fidèle à la politique de son pays, l’Ambassadeur des Etats Unis à Madagascar, SEM Robert T. YAMATE porte haut le flambeau de ces valeurs prônées par les Etats Unis et n’hésite pas, lors de chacune de ces allocutions, de rappeler ces principes qui sont les piliers d’une Nation forte, et ce pour qu’ils ne soient pas laissés de coté.
Par ailleurs, lors du voyage d’études de la XIIème Promotion du CEDS en Californie, la bonne gouvernance comme pierre angulaire de la gestion des affaires publiques a été le leitmotiv des nombreuses rencontres qu’ont eues les auditeurs avec leurs interlocuteurs américains. Ce fut par exemple le cas lors de l’American Week à Antananarivo ou lors des conférences débats hébergées par les universités USC Price et UCLA en Californie et dont les thèmes furent, entre autres, la décentralisation ou l’importance de l’art et de la culture dans le développement.
Et c’est parce qu’ils se reconnaissent dans cette ambition et dans cette intégrité que les auditeurs de la XIIème promotion du CEDS ont souhaité que l’Ambassade des Etats Unis soit le parrain de leur promotion. Requête que le CEDS a eu l’honneur de voir validée et acceptée par une ambassade pourtant extrêmement soucieuse de son image et très regardante quant aux valeurs et principes de ceux qu’elle choisit de porter dans son estime.
Discours lors de la cérémonie de graduation du 20/10/16 de RAKOTOARISON Clark, Major de la Promotion Blaise RABETAFIKA
C’est au nom du ceds en général, et de la 12eme promotion en particulier que je tiens à vous remercier pour l’honneur que vous nous faites en assistant à la sortie officielle de notre promotion.
Tout au long de cette année académique passée au CEDS, au delà des enseignements académiques qui font de cette institution une référence dans les domaines de la diplomatie et de la stratégie, nous avons eu l’opportunité de mettre à l’épreuve les interprétations de nos propres valeurs et de confronter nos différences dans la très enrichissante expérience qu’est le vivre ensemble.
Devant un aussi illustre parterre, bien plus aguerri que je ne le suis quant aux rouages de la diplomatie, vous conviendrez qu’il est inutile que je m’attarde sur l’affirmation évidente que la carrière de SEM Blaise Rabetafika peut être qualifiée d’exceptionnelle. Ce parcours exemplaire de ce diplomate a certes contribué au fait que notre promotion a choisi de porter son nom.
Mais au delà de sa carrière ou de son patriotisme, ce qui nous a également poussé à porter notre choix sur Blaise Rabetafika , c’est surtout son courage. Le courage de ses opinions, le courage de ses convictions mises au service d’un patriotisme sans faille. Car les intérêts de Madagascar et son rayonnement au sein de la communauté internationale étaient sa priorité et cela se ressentait dans chacun de ses actes diplomatiques.
Il n’hésitait donc pas à se battre et à mettre en œuvre tous les moyens qu’il jugeait nécessaire pour défendre Madagascar d’une part, mais surtout pour aller au bout de ses convictions, et ce contre vents et marées. Et rien, ni personne ne pouvait alors le faire plier tant que les intérêts de son pays étaient menacés.
C’est cette fidélité à ses opinions, cette volonté et surtout cette faculté de rester comme on dit droit dans ses bottes, qui pour moi est le plus admirable chez SEM Blaise Rabetafika. Et c’est d’autant plus admirable qu’aujourd’hui, nous avons il me semble perdu cette fierté et ce courage qui font pourtant de nous des citoyens à part entière.
En effet, rares sont aujourd’hui les personnes qui peuvent encore se targuer d’être aussi intègres intellectuellement vis-à -vis d’eux-mêmes, que l’on regarde du coté des dirigeants ou des administrés.
Que dire quand le SEFAFI constate avec amertume que bien que votées, les lois ne sont absolument pas appliquées chez nous ? Doit-on blâmer un Etat incapable de soutenir ce qu’il avance en matière de cadre juridique ? Ou au contraire, doit on jeter la pierre à un peuple qui fait fi de l’autorité que l’on se doit d’accorder aux institutions ? De même, doit-on condamner des services municipaux incapables de déloger de façon permanente des marchands de rues qui savent se poser en tant que victimes ? Ou au contraire, doit on condamner ces citoyens qui s’accaparent de façon illégale et pour leur unique intérêts, des infrastructures appartenant à toute la communauté ?
La question ici, n’est pas de savoir qui a raison ou qui a tort. Je souhaite surtout mettre le doigt sur le fait qu’il est important pour tout un chacun, citoyen, groupement ou institutions de mettre au premier plan l’intérêt du pays et surtout d’avoir la force de ses convictions pour se faire. Une conviction repose sur des principes et doit donc se traduire par une action menée à terme, peu importe les détracteurs.
Je ne plaide pas pour autant une volonté de jusqu’auboutisme à tout prix de la part de qui que ce soit. Nous ne sommes pas dans une configuration où les uns sont aux ordres des autres, mais en démocratie. Et dans ce contexte un chef doit être capable de reconnaitre qu’il est encore possible deindispensable de défendre ses arguments ou s’il est plus judicieux de faire marche arrière et de se ranger à l’opinion de ses administrés.
En démocratie, c’est le dialogue, entre les dirigeants et les dirigés qui doit primer avant tout. Chacun a tout à fait le droit de vouloir camper sur ses positions et de lancer le débat. Le dialogue reste alors la seule solution pour dénouer une situation explosive dans un sens ou dans l’autre en cas de conflit d’opinions. L’épreuve de force qui consiste pour l’une des parties à imposer de façon unilatérale sa façon de voir ou de faire, a malheureusement de fortes chances de se transformer en casus belli, comme cela fut par exemple le cas récemment à Soamahamanina. Et ce qui aurait du aboutir à un consensus entre les différents acteurs, est devenu, faute de dialogue, une cuisante défaite pour le camp qui a eu à faire machine arrière. Chose d’autant plus dangereuse que cette situation peut mettre en évidence le changement qui s’est opéré dans le rapport de force.
Malheureusement, la raison du plus fort est souvent la meilleure et Sous la mitraille, les idéaux fondent souvent comme neige au soleil et le manque de courage face à ses convictions se rencontre de plus en plus fréquemment chez le citoyen lambda.
Qui n’a jamais courbé l’échine ou détourné le regard face une injustice pour soi ou pour les autres ? Par peur pour sa famille, pour ses enfants ou plus bassement pour un poste ou une fonction, nombreux sont ceux qui ont préféré se taire et laisser faire.
Et pourtant, ce chantage de la peur sur notre envie de rester fidele à nous mêmes est on ne peut plus préjudiciable à notre état de citoyen et a donc des conséquences indéniables sur le bon fonctionnement de notre démocratie.
Car ce chantage nous empêche d’agir.
Pour illustrer cela, je pourrais y aller de ma petite litanie sur les il faut il faut ou les yaka fokon...
Mais, je ne resterai alors que dans le registre des beaux discours et des intentions.
Et malgré tout mon bla bla, je préfère de loin le pragmatisme, l’action. Car il est plus que temps d’agir, chacun à notre niveau.
Et même si cette phrase a été rabâchée un nombre incalculable de fois au point d’en devenir banale et même vide de sens pour certains, elle n’en reste pas moins criante de vérité.
Le CEDS a emprunté à Einstein sa devise : Ceux qui ont le privilège de savoir ont le devoir d’agir.
Edmund Burke pour sa part disait : La seule chose nécessaire au triomphe du Mal est l’inaction des gens de Bien.
Le PM actuel, lors de sa prise de fonction a qualifié son équipe de gouvernement de combat. Etant donné le nombre important de batailles à mener, l’appellation est de circonstance.
Mais pour ma part, et toujours parce que je choisis d’aller jusqu’à l’action plutôt que d’en rester aux intentions, je peux dire que la 12, ici présente, n’a pas vocation à être une promotion de combat. Je lui souhaite plutôt d’être une promotion de vainqueurs.
Dans ce sens, j’exhorte donc mes co promotionnaires à franchir ce pas et à faire le nécessaire pour qu’enfin, un jour, Madagascar, la Terre de nos Ancêtres puisse également devenir la Terre de nos Enfants.
Merci
Bon vent à la 12
Longue vie au CEDS
Vive Madagascar